Après la COP26, Inde et Chine ne sont pas les seuls à freiner. Et le Traité sur la charte de l’énergie permet à l’industrie charbonnière les moyens pour facturer la transition au prix fort.

La COP26 s’est conclue par le Pacte de Glasgow pour le climat dont la majorité des observateurs s’accordent à conclure qu’il est fort décevant.
Mais tout le monde n’a pas la même analyse concernant cet échec : le président de la COP A. Sharma, imité par la majorité des ministres et des négociateurs occidentaux, s’est empressé de blâmer la Chine et l’Inde d’avoir forcé à l’affadissement ultime d’un texte déjà bien tiède, en exigeant de substituer au sein du document final la “réduction graduelle” à l’“élimination progressive” du charbon.
Façon de se poser en leaders responsables, exemplaires, empêchés d’avancer par l’archaïsme des orientaux. Écran de fumée, aussi, pour occulter leur refus de soutenir la création d’un mécanisme digne et juste en compensation des dommages irréversibles occasionnés par le changement climatique dans les pays pauvres. Mais le charbon est-il une énergie du passé sous nos latitudes ?
C’est loin d’être garanti car les charbonniers ont les moyens de ralentir, bloquer et/ou renchérir les politiques de sortie du charbon. C’est le cas partout dans le monde, par le truchement des milliers d’accords bilatéraux d’investissement qui protègent les détenteurs de capitaux étrangers. En Europe, ce privilège s’appelle le Traité sur la Charte de l’énergie (TCE).