Loin d’être limités comme le laisse entendre la direction du groupe, les intérêts de TotalEnergies en Russie sont absolument cruciaux quant à l’avenir industriel et financier du groupe, comme le montrent les données disponibles.

Face à l’invasion de l’Ukraine, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a d’abord tenté de minimiser l’importance des activités de son groupe en Russie : « 3 à 5% de ses revenus totaux ». Suite aux décisions de Shell, BP, Eni, Equinor et désormais Exxon, de se séparer de leurs participations dans plusieurs projets communs avec des entreprises russes, TotalEnergies a refusé d’en faire autant, se limitant à annoncer ne plus investir dans de nouveaux projets, tout en affirmant rester en Russie (1).
Le T-lab et l’Aitec montrent dans une note, disponible en français et anglais, que les intérêts de TotalEnergies en Russie sont bien plus significatifs que ne le laisse entendre la communication de crise de la direction de TotalEnergies. Les intérêts russes de TotalEnergies, notamment gaziers, ont même vocation à s’étendre très fortement dans les années à venir, pour occuper une place prépondérante : sans la Russie, c’est sans doute le coeur même de la stratégie industrielle de TotalEnergies qui perd son sens.